Darker than black est le sequel de l'anime à succès Darker than black : the Black Contractor. Les personnages de la série avaient été imaginés par Yuji Iwahara , à qui ce spin-off a donc été confié. Le récit de ce manga prend place peu après la fin de l'anime.
La Porte des Enfers et ses mutants.

© 2009 Yuji Iwahara / SQUARE ENIX © BONES, Tensai Okamura / DTBG Committee, MBS
Voilà dix ans qu'un champ de force surnommé La Porte des Enfers a frappé Tokyo. Depuis, certains êtres humains ont profondément muté, sans qu'on explique très bien comment, développant des pouvoirs destructeurs. On les appelle les Contractants. Misaki Kirihara est lieutenant à la Section 4, dédiée aux agissements de ces créatures, qui n'ont plus grand chose d'humain dans leur comportement. Elle est appelée sur une scène de crime particulièrement impressionnante, mais beaucoup d'éléments lui semblent incohérents.
Peu après, une adolescente la percute, qui pendant qu'elle se relève murmure le souhait de devenir une Contractante. L'enquêtrice est prise d'un mauvais pressentiment et part à sa poursuite.
Récit multiple.

Darker than black est donc une suite, mais aussi une série qui peut se lire parfaitement indépendamment, sans avoir jamais vu ni entendu parler de l'anime (ce qui est mon cas). Le contexte du récit n'est pas très original, les attaques mystérieuses sur Tokyo et les mutants développant des pouvoir surpuissants étant des sujets revenant très régulièrement dans les mangas. Pour autant, Yuji Iwahara signe ici un manga bien construit et rythmé, facilement accessible à ceux qui n'ont pas les éléments présents dans l'anime, et riche en mystères.
On sent le talent de character designer du mangaka, qui dresse au fil des pages une galerie de personnages particulièrement charismatiques. Plutôt que de se focaliser sur un seul héros, l'auteur fait avancer le récit à travers l'histoire de l'enquêtrice, de BK-201, un Contractant masqué dont on ne comprend pas forcément les intentions tout de suite, et de la lycéenne qu'a rencontré Misaki. A travers eux, on progresse petit à petit dans l'univers, essayant de comprendre qui sont réellement les contractants et comment ils sont devenus des mutants. Dans ce premier volume, l'auteur commence à nous donner des éléments de réponses, mais amène aussi de nouvelles questions qui rendent le récit très prenant. Quelques passages sont un peu faciles, mais l'ensemble de ce premier tome est captivant.
Le dessinateur (qui signe également Dimension W, également chez Ki-oon) possède un trait dynamique, entre réalisme et mignon (certains de ses personnages rappellent la rondeur du dessin de Kaoru Mori) et propose des pages chargées et riches, bien construites. Il fait le choix de donner plus de place aux échanges entre les personnages qu'aux scènes d'action mais laisse aussi le fantastique s'immiscer dans les planches. La mise en scène est souvent très cinématographique et efficace, évoquant avec talent le rythme d'un anime.

Sans être révolutionnaire, Darker than black est un shonen rythmé, prenant, à l'univers sombre et réussi, rempli de personnages intrigants et servis par de beaux graphismes. Un sequel qui comblera certainement les fans de l'anime, et, s'il continue sur cette lancée, devrait offrir un très bon moment de lecture. À noter que la série sera complète en quatre tomes.








