Valhallian the Black Iron, est la seconde série publiée en France pour Toshimitsu Matsubara, après les 23 tomes de Rikudo. Les lecteurs de ce précédent manga, qui se déroulait dans le monde de la boxe, connaissent le talent de l’auteur pour les scènes de combats et le retrouveront ici avec plaisir.
Toshimitsu Matsubara, auteur complet à la fois scénariste et dessinateur, s’attaque cette fois-ci à la mythologie et à la culture nordique. Des thématiques plutôt rares en manga (on pense quand même à Vinland Saga ou à un arc de Saint Seiya), surtout en les mélangeant avec les traditions japonaises comme c’est le cas ici. Autour de cette base l’auteur nous offre de l’action non stop, de l’humour, un peu de gore, et surtout beaucoup de fun.
Un mélange étonnant mais bien ficelé
Le personnage principal, Tetsujiro Soma, est un samouraï s’étant illustré en défendant les côtes japonaises lors de la tentative d’invasion mongole, au point de faire peur même à ses alliés qui le voient comme un démon. Abandonné par les autorités après la guerre, il mène une vie de misère au côté de son fils. C’est alors qu’il est choisi par une Valkyrie pour rejoindre le Valhalla et participer à la lutte qui s’y déroule, grâce notamment aux techniques de combats ancestrales de son clan.
Un joyeux mélange de cultures et de mythologies qui ne s’arrête pas là, puisque dès le premier tome les protagonistes croiseront la route d’une légion romaine et d’un général chinois. L’occasion pour le lecteur de découvrir quelques personnages historiques et de confronter les différentes approches culturelles du combat. Le respect du bushido (code moral des samouraïs) par le protagoniste va d’ailleurs lui jouer des tours lorsqu’il sera confronté à des guerriers d’autres cultures. L’œuvre ne se contente pas pour autant d’organiser des combats entre différents personnages, ceux-ci n’arrivent qu’à la faveur d’un scénario bien ficelé.
Une grande efficacité dans le dessin et le scénario
Le dessin de Toshimitsu Matsubara est très dense, avec beaucoup de traits et d’ombres. L’auteur a un vrai talent pour le détail, qui s’illustre en particulier lorsqu’il s’agit de représenter des corps sculptés pour la bataille. Après son premier manga dans le monde de la boxe, il confirme qu’il maîtrise totalement la représentation de combattants à la musculature sans faille. Mais le gros point fort visuel de l’œuvre est sans nul doute l’action, parfaitement mise en scène, et toujours très lisible et fluide.
On est dans un seinen (manga ciblant un public adulte) tourné vers la dark fantasy, et on le sent : c’est parfois gore, parfois sexuel, et les thèmes abordés sont plutôt sombres, mais l’auteur apporte des touches d’humour bienvenues. Avec un samouraï comme personnage principal, on ne s’étonnera pas que la question de l’honneur soit centrale. On aborde aussi les thématiques de la famille et de la protection des plus faibles.
Le tout n’est pas particulièrement subtil, mais jamais lourdaud pour autant. On se laisse très vite happer par un univers original dont les règles sont définies avec clarté, et par un scénario efficace. C’est tout ce qu’on cherche dans ce genre d’œuvre, et on entrevoit beaucoup de potentiel pour les prochains tomes. Gros avantage pour les amateurs de séries courtes : l’œuvre, parue en 2020 au Japon, tient sur 6 tomes.
Valhallian the Black Iron est un seinen guerrier, pas particulièrement subtil mais ultra efficace, dans un univers original et très carré. Un pépite en seulement 6 tomes qui peut convenir à la fois aux amateurs d’histoire, de baston, de dark-fantasy ou de mythologie.
Valhallian the Black Iron, de Toshimitsu Matsubara, Ki-Oon (sortie du tome 2 en avril 2023)
Illustrations : © Toshimitsu Matsubara / Ki-Oon / Shûeisha
