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par Matthieu Morisset - le 29/08/2019
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par Matthieu Morisset - le 29/08/2019

Immersion dans le shonen manga : 3 oeuvres sportives à découvrir -Ép.2

On continue notre périple dans les shonen manga de sport avec 3 nouvelles œuvres au combien majeures de ce genre. Si vous avez été déçu de ne pas voir apparaître Slam Dunk dans le précédent numéro, soyez rassuré, la légende du manga de sport sera des nôtres dans ce second épisode et il est venu… Lire la Suite →

On continue notre périple dans les shonen manga de sport avec 3 nouvelles œuvres au combien majeures de ce genre. Si vous avez été déçu de ne pas voir apparaître Slam Dunk dans le précédent numéro, soyez rassuré, la légende du manga de sport sera des nôtres dans ce second épisode et il est venu avec deux autres piliers du genre : Eyeshield 21, le manga dédié au football américain et le nouveau venu qui se classe parmi les plus grosses ventes de ces dernières années, Haikyū !! Les As du Volley.
Encore une fois, on mélange les plaisirs en vous présentant 3 mangas aux thématiques différentes, un bon procédé pour vous faire découvrir toute la richesse du manga en la matière !

Sommaire 📰

1. EYESHIELD 21
2. SLAM DUNK
3. HAIKYU !! LES AS DU VOLLEY

1. EYESHIELD 21

Eyeshield 21, 37 tomes – Glénat (série terminée)

Un manga assez unique, je dois dire, c’est le seul sur le football américain à ma connaissance, en tout cas le seul publié en France ! Les mangas ayant pour thème le ballon ovale sont rares même si avec le rugby, on retrouve quelques œuvres qui commencent à voir le jour, notamment All Out !! de Amase Shiori qui a eu un animé récemment disponible en DVD chez Kana même si l’œuvre papier, elle, n’est pas éditée en France. D’ailleurs pour la petite histoire, il y a de plus en plus de mangas ayant pour thème le rugby, Full Drum de Tohru Hakoishi chez Pika pour ne citer que lui, très certainement pour surfer sur la vague médiatique du championnat du monde qui aura lieu au Japon à partir du 20 septembre prochain.

Eyeshield 21, c’est l’association d’un scénariste Riichirō Inagaki et d’un dessinateur que vous connaissez sûrement pour son autre série à succès si vous ne connaissez pas celle-là, Yusuke Murata, le dessinateur de One-Punch Man. Eyeshield, c’est l’histoire d’un petit gringalet froussard et pleurnicheur toujours dans les jupes de sa « grande sœur », pas courageux pour un sou, le coursier du collège. En gros, c’est le larbin de tout le monde mais il a un talent, il court très vite, 4,2 secondes pour 40 yards (36, 58 mètres), il atteindra même les 4,1 secondes par la suite ! Pour vous faire comprendre à quel point Riichirō Inagaki a peté un plomb, le record du monde est à 4,22 secondes et a été égalé par Usain Bolt en 2019, pas mal du coup pour un gosse de 15 ans (première année au lycée) ! Durant un très long moment, Kobayakawa Sena cachera son identité sous celle d’Eyeshield 21, en référence à sa protection visière et son numéro de maillot, nom que lui donne Hiruma, le capitaine de l’équipe mais vous comprendrez vite pourquoi.

« Ya ! Ha ! »

Peu à peu, notre héros va passer de réfractaire à la pratique de ce sport à un athlète qui se donne corps et âme pour défendre et marquer des points pour son équipe. Pour cela, il ira même jusqu’à réaliser la fameuse « Death March », 2000 km en plein cagnard à courir durant tout l’été et même avec un petit bonus, taper dans un caillou en faisant des zigzags !
En même temps que Sena évolue, le manga introduit de plus en plus de pouvoirs, chez nos héros mais également chez leurs adversaires. En plus d’une bonne dose d’exagérations des capacités des joueurs, on retrouve aussi quelques pouvoirs façon shōnen avec notre héros qui deviendra un « fantôme » ou encore des insertions d’humour complètement déjantées comme un mec qui joue de la guitare sur un terrain, un autre qui se peigne les cheveux en plein match, Hiruma qui a toujours des armes sur et en dehors du terrain… bref, c’est un shōnen.
Et les Deimon Devil Bats feront tout pour atteindre leur objectif, le Christmas Bowl !

Coté dessin, Yusuke Murata laisse clairement les décors de côté, pas de fioriture, une certaine tendance que je ressens à chaque lecture d’un manga de sport même si ce n’est pas le cas pour tous ! L’accent est porté quasi-exclusivement sur les personnages, leurs éclats sportifs et leurs expressions pour une transmission de l’émotion grandit par une mise en avant aussi prononcée avec un détail très particulier porté sur la mise en scène des techniques des joueurs qui fourmillent dans ce manga pour un rendu graphique prenant. Si vous avez lu One-Punch Man, vous verrez clairement la patte de l’auteur et les ressemblances entre les deux œuvres.

L’animé Eyeshield 21, touchdown ?

D’abord adapté avec 2 OAV en 2004 et 2005, 145 épisodes seront produits par le studio Gallop à partir d’avril 2005. Une série éditée par Kazé à découvrir et je dois dire que j’ai passé un très bon moment devant Eyeshield 21, l’animation est efficace et les super techniques rendent bien à l’écran. C’est donc un grand oui pour l’animation, l’humour et le caractère des personnages qui rendent bien à l’écran, en particulier Hiruma, un personnage déjà bien psychotique dans le manga. L’animé sert très bien son côté loufoque.
Petit point noir cependant pour le schéma narratif développé par Riichirō Inagaki. Si dans le manga, la série de matchs en tournoi avec une victoire à la dernière seconde d’un point d’écart peut en déranger certains, à la vision de l’anime, ce cycle est encore plus flagrant et presque frustrant. Une légère déception donc pour un scénario qui aurait pu être plus innovant et créatif dans la conclusion des rencontres qu’un touchdown de dernière seconde trop souvent utilisé. Des choix scénaristiques un peu trop faciles, donc petit reproche aux fins trop prévisibles et redondantes quand de nombreuses autres bien plus intéressantes auraient pu être imaginées.

2. SLAM DUNK

Slam Dunk, 31 tomes – Kana (série terminée)
Slam Dunk – Star Edition, 4 tomes – Kana (série en cours)

Si dans le précédent numéro, on avait déjà évoqué Slam Dunk dans les influences de l’auteur de Kuroko’s Basket, on ne pouvait définitivement pas faire un nouvel épisode en se passant de la légende du basket et même du manga de sport ! Une œuvre iconique de Takehiko Inoue que j’ai découverte très jeune, c’est un des premiers mangas que j’ai lus ! Forte de son immense succès, la série est rééditée cette année, depuis le 1er mars sous le nom Slam Dunk Star Edition, toujours chez Kana et même si c’est une réédition, elle fait partie des séries les plus vendues au Japon figurant dans le top 10 du top Oricon !

Sakuragi Hanamichi, 1ère année au lycée, roi des râteaux, voyou à la force hors norme découvre le basket après avoir accompli l’incroyable performance de se manger un 50ème râteaux par une fille aimant un joueur de l’équipe de Basket. Mais grâce à cette performance notre héros au cœur d’artichaut, effondré va faire une rencontre qui va changer sa vie. Il tombe par hasard sur la sœur du capitaine de l’équipe de basket à force de s’énerver à chaque fois que le mot « basket » est prononcé ! Et là – roulement de tambour- c’est le coup de foudre, il passe de la haine du basket à l’amour. C’est à ce moment que Haruka (notre jolie fille donc) lui explique ce qu’est un slam dunk, un dunk flashy en gros. Évidemment, notre héros veut tenter l’expérience et s’éclate le crâne contre le panneau du panier de basket signe de son talent inné pour le basket, il faut sauter sacrément haut quand même !

Si notre héros est grand, puissant et saute extrêmement haut, il ne connait rien de ce sport et passera une très grande partie du manga à apprendre le basket, de la défense aux dribbles en passant par les tirs, le dunk et les rebonds. C’est assez marrant mais quand j’ai lu ce manga, je me suis vraiment dit au départ que c’était un manuel pour les débutants en basket tellement on apprend avec notre héros. Si au départ, Sakuragi ne sert pas à grand-chose et est plus un poids pour son équipe, il devient rapidement indispensable grâce à sa grande capacité d’apprentissage. C’est aussi un point qui rend ce manga irrésistible, on apprend au même rythme que notre héros et la progression n’est pas brutale, il récolte petit à petit les fruits de son dur labeur !

« Celui qui maîtrise le rebond domine le jeu ! »

Un dessin au service de l’histoire

Si les puristes défendront envers et contre tout que Slam Dunk a un beau dessin, au risque d’en déplaire à certains, ce n’est pas mon cas. Non, Slam Dunk ce n’est pas une oeuvre qui a un beau dessin, niveau technique, on est loin derrière un Kuroko’s basket. Mais c’est un dessin qui sied bien à cette série. Slam Dunk, ce n’est pas seulement du basket, c’est une œuvre qui est aussi extrêmement drôle, très tournée vers l’humour ! Un dessin imprécis mêlant visages sérieux et complètement loufoques avec des têtes de chats ou de gorilles qui sert totalement l’histoire la rendant hilarante même à la lecture aujourd’hui, chose qu’un dessin très technique tend à effacer. On assiste donc à une osmose parfaite entre le dessin et l’histoire, une des sources du grand succès de cette œuvre à mon avis.

La nostalgie des animés old school

Là, c’est dur d’être objectif, on parle de ma jeunesse, un animé que je place dans mon cœur au même niveau que Olive et Tom au retour de l’école sur France 5 ! C’est bien réalisé, c’est extrêmement drôle quand Sakuragi fait le pitre et jouissif quand il se donne à fond sans oublier des OST géniales (j’arrête là, le fanboy qui sommeille en moi commence à se pointer) à retrouver dans 101 épisodes réalisés par le studio Tōei animation ! Vous l’aurez compris, je l’espère, c’est un anime et à plus grand échelle, une œuvre à ne louper sous aucun prétexte. En plus de cet animé, 4 films ont été produits pour prolonger le plaisir.

3. HAIKYU !! LES AS DU VOLLEY

Haikyu !! – les As du Volley, 34 tomes – Kazé (série en cours)

C’est le manga de sport du moment, 6ème dans le TOP Oricon au Japon en 2017, il est passé 5ème en 2018, se classant juste derrière le reboot de Slam Dunk en ventes cumulées sur l’année. Phénomène assez drôle car vous le verrez, il y a tout de même une certaine ressemblance avec Slam Dunk.

Comme souvent dans les shōnen, nous suivons l’histoire d’un héros qui n’est pas bon dans le sport qu’il pratique mais qui possède des capacités latentes énormes et à force d’entraînement va devenir, vous l’avez deviné mais je le dis quand même, un monstre dans ce sport. Ici, on suit Hinata, un joueur de volley-ball petit (170cm) qui rêve de devenir le meilleur smasher en gros. Bien que petit, il compense cette lacune de taille (on aime le sport mais aussi les jeux de mot) par une agilité, une détente et des réflexes hors normes virevoltant sur le terrain. Lui et Kageyama, un passeur de génie au caractère terrible, rivaux au départ vont devenir les meilleurs alliés car seul Hinata peut smasher les passes supersoniques de notre vilain petit canard et lui seul peut tirer le plein potentiel des talents de notre héros. Une paire en or donc dans une équipe qui bien sûr comme c’est monnaie courante n’aura qu’un but, participer aux championnats nationaux.

Une ressemblance avec Slam Dunk marquante

Vous vous souvenez je vous ai dit qu’il y avait des ressemblances entre ces deux mangas ? C’est très drôle mais à la lecture de celui-ci j’ai vraiment eu l’impression d’assister au même déroulement que dans l’oeuvre de Takehiko Inoue, l’humour folle en moins bien sûr. Ce même « scénario », on le retrouve au niveau de la construction de l’équipe. Comme dans Slam Dunk, l’équipe ne sera vraiment complète que quand elle aura récupéré deux autres joueurs clés, un libéro et leur ace.
Au volley, le libéro, c’est un joueur qui n’a pas le droit d’attaquer, il ne peut que défendre, c’est en général le meilleur défenseur de l’équipe, un membre clé donc ! Un ace dans les mangas japonais, c’est un terme qui fait référence au meilleur joueur d’une équipe, en générale, c’est très souvent lui qui décide du sort de la rencontre. On le différencie du MVP (MVP, c’est l’acronyme de Most Valuable Player, le meilleur joueur d’un match ou d’un championnat.)

« Je vais devenir un petit géant »

Bon maintenant que vous savez ça, on ne va pas se mentir, récupérer un libéro et un ace, c’est quand même très proche de récupérer un meneur de jeu et un MVP quand il était au collège non ? Vous me direz ce que vous en pensez mais j’ai trouvé la ressemblance très frappante.

Dans la veine de Slam Dunk, on a ici un manga de sport qui va miser sur le réalisme plutôt que sur les super techniques de la mort. Attention, si on mise sur le réalisme, vous pouvez quand même vous attendre à des faits de jeux incroyables et des skills bien affûtés !

Avec le dessin d’Haruichi Furudate, nous avons affaire à un choix classique dans les mangas de sport comme vous avez pu le voir précédemment, si les formes des visages et expressions divergent en fonction des mangas faisant leur identité et leur personnalité, l’attention est particulièrement tournée vers ces premiers. À cela s’ajoute bien sûr l’intérêt majeur de la mise en scène des actions et le détail qui leur ait apporté.

Dans un autre registre, un light novel est publié au Japon en parallèle de la série et se nomme Haikyū!! Shōsetsuban!! par Kiyoko Hoshi et Haruichi Furudate, il compte 9 tomes mais n’est pas édité en France à ce jour.

Une animation qui smash !

Haikyu, c’est aussi 3 saisons d’animation extrêmement bien réalisées, c’est vraiment sublime et l’humour passe bien à l’écran, on prend beaucoup de plaisir à regarder et même à découvrir un sport peu médiatisé comparé à certains. Une saison 4 est par ailleurs en préparation et annoncée pour 2020. À cela s’ajoute 2 films, mais vous pouvez les passer si vous n’êtes pas accro à la série. L’animé est licencié en France par Wakanim.

Bonnes lectures !

Image principale Slam Dunk ©Tōei animation/Takehiko Inoue

Images extraites des œuvres

© Yusuke Murata/Glénat
© Yusuke Murata/Glénat
© Takehiko Inoue/Kana
© Takehiko Inoue/Kana
© Haruichi Furudate/Kazé
© Haruichi Furudate/Kazé
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