En juin 2019, Delcourt et La revue dessinée publiaient Algues vertes, l'histoire interdite, une BD reportage qui a très vite rencontré un beau succès. Nommé au festival d'Angoulême et pour le prix FranceInfo 2020 de la BD reportage, l'album atteignait les 45 000 exemplaires vendus en décembre 2019 selon Le Télégramme. Malheureusement l'histoire de cette oeuvre ne se résume pas à sa success-story : aujourd'hui son autrice Inès Léraud fait l'objet de pressions à cause des révélations que contiennent le livre.
C'est ce qu'on apprend dans une tribune publiée dans Libération. Dans Algues vertes, l'histoire interdite, l'autrice explique, avec Pierre Van Hove au dessin, comment plusieurs compagnies ont empoisonné l'environnement au point d'envahir les plages bretonnes d'algues vertes toxiques. Pire : ce phénomène a tué plusieurs personnes et animaux, mais les preuves ont été habilement dissimulées avec l'aide de collectivités locales.
Suite à ces révélations, Inès Léraud a fait l'objet de plusieurs plaintes en diffamation qui n'ont jamais abouti. Dans la tribune publiée chez Libé, on apprend que sa venue au Salon du livre de Quintin a été annulée après l’intervention auprès de l’équipe du salon d’un élu de la municipalité, mais aussi qu'une maison d’édition régionale a renoncé à son projet de traduction en breton de la bande dessinée, par peur de perdre des subventions du Conseil régional de Bretagne. Des pressions intolérables, d'autant plus que les révélations de l'autrice sont particulièrement nécessaires. Plus que jamais, nous vous conseillons donc de lire Algues vertes, l'histoire interdite : l'album est disponible chez Delcourt au prix de 20 euros.