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Critiques
par Thomas Mourier - le 29/08/2018
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par Thomas Mourier - le 29/08/2018

Lapinot-verse — Les autres albums mettant en scène Lapinot

Lapinot est un personnage multiple, il en existe plusieurs variations, et sa forme ne se fixe qu’au bout de quelques albums où il a eu diverses vies. Mais même une fois ancré dans son propre univers, Lewis Trondheim continue d’en multiplier les incarnations.

On découvrira Lapinot —ou plutôt Antonio Lapinot— dans Un intérieur d’artiste en 1991 alors que le dessinateur est en pleine réalisation des 500 pages de Lapinot et les carottes de Patagonie qui ne paraîtra qu’en 1993. On y trouve un avatar de Lapinot dans une aventure spirituelle à la recherche de l’inspiration tandis que dans les carottes de Patagonie on serait plus dans la recherche de la technique. Entre ce livre très court et celui très long, une sorte de lien des origines se crée. 

Je parlais ici, de l’aspect feuilletonesque de tout ce qui touche à Lapinot et de la possibilité qu’une grande partie du lectorat ne puisse pas en lire la totalité parce que certains épisodes ne sont plus disponibles en librairie, comme Lapinot et le noiseau dans la revue Le Lézard n°4-5 de juillet 1991 ou Promenade dans le recueil Noire est la terre en 1996 (même si on en trouve heureusement des exemplaires d’occasion) où on retrouve la bande de Slaloms cette fois en vacances à la campagne, avec le thème de l’écologie en toile de fond des discussions du groupe. 

Dans Lapin poche N°1 (2022, lui aussi épuisé) Lapinot fait la couverture de ce numéro piloté par Lewis Trondheim, conçu en hommage aux Pif Poche. Lapinot et Richard sont de la partie pour présenter des rubriques et égayer le sommaire. 

Dans le N°6 de la revue Nicole (2017) on peut lire une histoire inachevée datant de 1994, Capharnaüm mettant en scène les personnages de Lapinot et Richard façon Lapinot et les carottes de Patagonie. Je précise que malgré le titre, cette histoire n’est pas liée au livre Capharnaüm publié en 2023, qui est une autre histoire inachevée de Trondheim, dans un autre univers. MAIS, ce serait trop simple qu’il n’y ait pas plus de liens, lisez ici

Enfin, dans la revue Métal Hurlant N°5 (novembre 2022), on peut lire une histoire de science fiction, La douche éternelle, avec Richard et Lapinot qui annonce les futures aventures de Lapinot dans une situation pas possible

🗒️ Lapinot en quelques planches

© Lewis Trondheim / Brigitte Findakly / Le Pli

Dans la série des introuvables, il existe plusieurs planches publiées dans des revues —désormais difficiles à débusquées, mais qui seront un jour compilées dans un recueil m’a confié Lewis Trondheim à la suite de ce dossier.

En voici la liste : une planche dans le Psikopat N°314 (01/01/2019, dernier numéro).

Trois histoires de deux pages, en couleurs directes, pour Playboy US (un autre type de lapin…) reprises dans la revue réunionnaise Le Cri du Margouillat n°34 (2020)

Deux fois une planche pour Journal de SpirouLapinot en 2033 dans le Journal de Spirou N°4221 & Lapinot et le monstre photogénique dans le Journal de Spirou N°4223.

En 2023, Lapinot rencontre Blake et Mortimer dans Mortimer et Blake à part, un hommage dans la revue Tintin Spécial 77 ans.

Une planche Aux grands maux… dans la revue Le Pli N°1 en avril 2024.

Et trois planches Bravo c’est faux !!! en 2024 avec Julien Bobbroff sur leur compte instagram où les internautes devaient trouver les réponses les plus folles à des questions de science — avant de découvrir la planche. Vous aimez jouer ?

💡Désœuvré, un tournant majeur

Dans Galopinot (1998) ou Désœuvré (2005), Lapinot apparaît aux côtés de son auteur pour des albums qui ne sont pas des fictions à proprement parler. Dans Galopinot le personnage de Lewis Trondheim ramène son lapin pour échanger avec le Galopu de Mattt Konture, illustrant un échange entre les univers et les obsessions des deux auteurs. 

Dans Désœuvré, Lewis Trondheim propose un essai en bande dessinée où il interroge ses confrères, se questionne et creuse la question des « auteurs de B.D. vieillissent mal ». Le dessinateur s’inquiète de la suite de sa carrière, du possible album de trop, de ce moment où on est dépassé avec des questionnements sur la créativité au moment de la retraite. Un album intime qui a mis en lumière une problématique liée au statut particulier d’artiste auteur de bande dessinée : la non-retraite des auteurices. Avec d’un côté la perte de la créativité, des albums médiocres et de l’autre la dépression, l’alcoolisme, le suicide ; la question des auteurices qui doivent arrêter ou qui ne peuvent pas arrêter n’avait jamais été posée en ces termes avec des témoignages inédits.

Lewis Trondheim est lui-même dans un passage à vide après la fin des Formidables Aventures de Lapinot et se questionne sur l’automatisme que développent beaucoup d’auteurs qui l’ont marqué et va retrouver une motivation et des manières de se réinventer. Et on comprend d’autant mieux le foisonnement qui va suivre à travers Les Nouvelles Aventures de Lapinot, les Richard, les aventures de Lapinot dans une situation pas possible et autres…

Pour lire la suite cliquez sur Du Star System au « Lapinot-verse » en passant par Martin Mollin
Sinon tentez Le renouveau : Les Nouvelles Aventures de Lapinot
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Image principale : extrait de Désœuvré © Lewis Trondheim / L’Association

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