Après avoir re-dessiné & colorisé Slaloms devenu le N°0 de la série en 1997, Lewis Trondheim publie le T1 de sa nouvelle série : Blacktown en 1995.
Cette fois les personnages ne sont plus une bande de copains au ski —sur le modèle des Bronzés, avec en plus un loup qui rode au coeur de Slaloms— ; mais ils sont « réincarnés » (comme les mêmes acteurs peuvent incarner des rôles différents selon les fictions [lire l’article dédié]) en habitants de l’Ouest américain.
Lapinot s’appelle Lapinot mais il n’a pas grand-chose en commun avec le Lapinot « régulier » qu’on retrouvera dans Pichenettes, le tome suivant, ni celui de Vacances de printemps qui incarne encore un autre avatar. Idem pour Richard et les autres.
Plus étonnant dans ce premier volume, on croise aussi l’avatar d’oiseau que l’auteur se réserve habituellement pour s’incarner dans ses autobiographies. On le retrouve déjà dans Approximativement —qu’il publie en 6 comix puis un recueil en 1995— ou dans les plus récents Petits riens qui relatent son quotidien depuis 2006. Ce personnage incarne le shérif perfide qui est bien décidé à faire la peau à Lapinot ; ironie de l’histoire « il » l’aura 10 ans plus tard dans La Vie comme elle vient.
Pour cette saga, reliée par les premières pages de chaque histoire qui font référence à l’album précédent. Au fil des volumes Lapinot évolue, tombe amoureux, se met en couple, trouve un travail et sa vie se dévoile entrecoupée parfois d’un album, où un autre avatar de Lapinot s’incarne. Dans Blacktown un western, dans Walter un polar fantastique façon Sherlock Holmes, dans Vacances de printemps une histoire romantique victorienne, dans L’Accélérateur atomique un hommage à Spirou.
Tous les albums ont été mis en couleur par Brigitte Findakly —et ont été publiés entre 1995 et 2004— elle s’occupe également des Les Formidables Aventures sans Lapinot —qu’il attaque en parallèle et prolongera après la mort de son héros— et de toutes les suites.
🐇 Surnoms secrets et lapins anglais
En plus des variantes du personnage dans les Formidables Aventures de Lapinot, Lewis Trondheim s’amuse à semer des indices ludiques et des messages cachés. Dans le cas de Lapinot, on ne sait pas exactement si c’est un prénom, un nom de famille ou un surnom, les autres personnages ont des prénoms moins exotiques —Richard, Nadia, Thierry, Pierrot, Félix…— et même des noms de famille pour certains —Richard Mammouth, Nadia Cassayrane.
Pour venir troubler cette réflexion, dans l’album Pour de vrai, on apprend que le surnom de Lapinot est Benny Bunny. Une référence probable au Benjamin Bunny de Beatrix Potter (connu comme Jeannot Lapin en France) qui est une des grandes références de la littérature jeunesse et dont les dessins sont indissociables de l’imagerie des lapins. En anglais Benny est un diminutif de Benjamin, on peut en déduire que Benjamin Lapinot est probablement l’identité du Lapinot des Formidables Aventures de Lapinot — je précise de cette série car le Lapinot des Nouvelles Aventures de Lapinot est celui d’un univers alternatif et les détails peuvent changer.
Lapinot est également le seul personnage dont l’anthropomorphisme est double. Pour tous les autres personnages, ils agissent et sont vus comme des humains avec des traits d’animaux, pour Lapinot, il est à la fois humanisé mais à la fois lapin : il saute au lieu de marcher, on a des références à son apparence et ses caractéristiques de rongeur.
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Image principale : Extrait de la couverture de l’album Pichenettes © Lewis Trondheim / Dargaud

















